samedi 24 mars 2007

Portrait des futurs ministres du gouvernement Sarkozy (2)

PATRICK DEVEDJIAN

Patrick Devedjian, avocat de profession, avait été nommé ministre délégué aux Libertés locales auprès du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy après la réélection de Jacques Chirac en 2002. Il a ensuite été « remercié » à l’arrivée de Dominique de Villepin à la tête du gouvernement, victime selon son entourage de son étiquette trop ouvertement « sarkozyste ».

Comme Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian a lui aussi son fief dans les Hauts-de-Seine : Antony. Parachuté par le RPR en 1977, l’avocat de Charles Pasqua d’alors arrachera de haute lutte la ville aux communistes en 1983 avant de s’imposer aux cantonales puis aux législatives. Depuis lors, il y est chez lui.

Avant de devenir ce respectable maire RPR alto-séquanais, Patrick Devedjian a connu une jeunesse militante engagée et agitée. Il milite, en effet, entre 1963 et 1967 au sein d’Occident, un groupuscule d’extrême-droite réputé pour son radicalisme et sa violence. Entré à Occident par « instinct patriotique » comme il le dit lui-même en réaction à l’indépendance algérienne, il y professe comme ses amis de l’époque (Alain Madelin, Claude Goasguen ou Gérard Longuet) des thèses résolument nationalistes, xénophobes et soutient tous les régimes totalitaires de l’époque.

De cette période, il conserve, selon Frédéric Charpier, auteur de Génération Occident, « une sorte d’élitisme, cette assez haute idée de soi partagée par nombre des anciens d’Occident, qui se prenaient pour une nouvelle aristocratie ». Il lui reste également, selon le même observateur, « un côté dur : à Antony, il n’a jamais célébré lui-même le 19 mars 1962 (date de l’indépendance de l’Algérie) et refuse encore les subventions au Secours populaire (proche historiquement du Parti Communiste) ».

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